Il donne une suite à la Phénoménologie de l'esprit en publiant La Science de la logique en trois volumes (1812-1816). Après la chute du mur de Berlin, en 1990, en s'inspirant explicitement de Kojève, le néo-conservateur américain Francis Fukuyama a décrit dans La Fin de l'histoire et le Dernier Homme (1992) la nouvelle période comme celle de la « fin de l'histoire », faisant de la démocratie libérale l'idéal indépassable et triomphant de nos temps. La différence entre les deux textes n'est pas absolue, car la « petite » phénoménologie de l'esprit reprend le plan d'une partie de la « grande ». Le terme est aussi dérivé : l'esthétisme, qui caractérise l'évaluation des valeurs humaines du seul point de vue esthétique (selon le beau et l'agréable), puis désigne ultérieurement un mouvement artistique et littéraire anglais du XIXe siècle. Une autre source de gêne est la naissance en 1807 d'un fils naturel, Ludwig, que Hegel a conçu avec la femme de son logeur, mais dont il prendra en charge soigneusement l'éducation. Il importe de distinguer deux « phénoménologies de l'esprit », de même qu'il existe deux « logiques » (voir à ce sujet La Science de la logique). Selon Nietzsche la fonction de l'art n'est pas de créer des œuvres d'art, mais « d'embellir la vie ». Si l'antiquité n'a jamais été totalement oubliée, les humanistes tentent d'en retrouver l'authenticité : les traductions latines sont abandonnées au profit des textes grecs originaux, les premières fouilles archéologiques sont organisées, les premiers musées apparaissent. Son père Georg Ludwig Hegel (1733-1799) est fonctionnaire à la Cour des comptes du duc Charles II de Wurtemberg. Étant donnée cette dialectique de la totalité, i.e. Wastebook de Hegel (1803-1806), Werke 2, 540-576, ici Aphorisme 558. La musique est l'objet de plusieurs interprétations suivant les écoles : si les oulémas la considèrent avec une certaine méfiance, les soufis lui accordent un rôle spirituel important. ». Ils auraient alors planté un arbre de la liberté dans une prairie proche de Tübingen[9]. On peut y ajouter les Essais esthétiques[25] de Hume ainsi que les écrits de Shaftsesbury et Hutcheson. Ces nouvelles approches de l'art se confrontent par exemple à l’idée commune d’une œuvre, née d’une « libre » inspiration de l’artiste, ou d’une logique esthétique intrinsèque à l'art et indépendante du milieu social. C'est que la philosophie, comme science, ne se contente pas de classer diverses représentations du réel. Ce discours, considéré comme un « méta-langage » des œuvres serait ainsi susceptible d'éclairer les jeux de signification dans l'art. Bien que Hegel ne fût pas partisan de la Prusse [réf. La psychologie est l'étude de l'esprit. non conforme]. Il publie en 1817 l'Encyclopédie des sciences philosophiques comme le manuel destiné à l'enseignement de son système de la philosophie (il en donnera deux autres éditions en 1827 et 1830). L'hégélianisme trouve place également aujourd'hui au sein de la philosophie analytique bien que ce courant de la philosophie se soit d'abord constitué, en Grande-Bretagne, avec Bertrand Russell, en réaction à l'idéalisme hégélianisant de Francis Herbert Bradley. La tournure des événements politiques en France le dissuade de publier ce livre. Dans des écrits du IVe siècle avant notre ère, des artistes débattent des buts propres à l’art. Il en attend une révolution en Allemagne et il écrit en ce sens à Schelling : « Je crois qu'aucun signe des temps n'est meilleur que celui-ci : c'est que l'humanité est représentée comme si digne d'estime en elle-même ; c'est une preuve que le nimbe qui entourait les têtes des oppresseurs et des dieux de la terre disparaît. Les « héros » sont conduits à fonder des États (§ 350). Georg Wilhelm Friedrich Hegel. Cette façon d'envisager l'échange aboutit à une conception de la volonté commune différente de celle de Jean-Jacques Rousseau. Nous n'avons sur les principes du goût que des ouvrages fragmentaires et une doctrine éclectique : ces principes ne sont pas rédigés dans un code certain et suivant une méthode vraiment scientifique, il est évident que nous n'avons point d'esthétique », « la science du comportement sensible et affectif de l'homme et ce qui le détermine, Sur l'étymologie et la portée sémantique de. Il écrit sur la constitution de l'Allemagne à partir du constat que « l'Allemagne n'est plus un État ». Catégorisation plus ou moins arbitraire d'après : Atelier d'esthétique (collectif). Alberti attribue à Brunelleschi, Donatello et Ghiberti la renaissance des arts plastiques et Vasari divise en trois périodes les progrès qui mènent de l'imitation des anciens à l'imitation de la nature. Il soutient son habilitation avec une thèse latine sur Les orbites des planètes (Dissertatio philosophica de orbitis planetarum) le 27 août 1801. Pour Aristote, les arts se différencient par les objets qu'ils imitent et par les moyens artistiques utilisés pour réaliser cette imitation. Les choix de Jean Hyppolite puis de Bernard Bourgeois ont longtemps servi de référence[88]. En musique Hildegard von Bingen conçoit la musique comme une réminiscence du paradis. Il est le premier philosophe à l'occuper depuis le refus de Spinoza en 1673. La phénoménologie est divisée en huit chapitres. L’art de la parole L’autorité de la parole Les séductions de la parole. La période phare de l'esthétique s'étend principalement aux Ve et IVe siècles av. Hegel développe par ailleurs ce point de façon autonome et détaillée dans ses cours sur la philosophie de l'histoire. Elle est particulièrement développée dans le bouddhisme zen et le chanoyu. Enfin, à partir du moment où le jeune homme se réconcilie avec le monde, et cesse d'être dans la différenciation, mais peut s'appuyer sur le monde pour s'affirmer, tout en reconnaissant autrui aussi bien que lui-même, ou alors quand il peut gérer par lui-même ses propres différences, c'est le moment de la réconciliation, le troisième moment, celui de la citoyenneté, dans l'État. C’est après 1933, dans les conférences sur « L’origine de l’œuvre d’art »[35], ses études de la poésie de Hölderlin et la peinture de Van Gogh, que Heidegger aborde la question de l'art. La négation est toujours partielle. Critiquant le principe des valeurs objectives comme fruit de la décadence, Nietzsche place l'artiste en créateur de ses propres valeurs singulières, proposées aux autres hommes, pour stimuler leur « volonté de puissance », c'est-à-dire leur force de vie et de joie. Introduction aux vins biologiques et biodynamiques vinifiés naturellement. La dernière modification de cette page a été faite le 9 décembre 2020 à 20:31. Jacques Darriulat : Philosophie générale et philosophie esthétique. Là aussi, l'esthétique y est inséparable de la métaphysique et de la spiritualité. L'Abbé Jean-Baptiste Dubos et Voltaire contribuent à la caractérisation de l'esthétique en tant que critique littéraire. nécessaire], c'est un savoir sur le savoir, la conscience de soi du savoir comme savoir d'un sujet. Les « nations civilisées » traitent comme « barbares » les nations qui leur sont inférieures au point de vue de la conscience du droit et de la réalisation de l'État (§ 351). Mais dans ses cours, il explique que « la philosophie du droit sait que le domaine du droit ne peut naître que par un développement progressif » et que « seul ce qui est rationnel peut advenir, quand bien même les phénomènes extérieurs singuliers semblent la contredire »[47][réf. Ainsi, l'être n'est-il pas le contraire du néant ; l'être passe dans le néant, le néant dans l'être, et le devenir en est le résultat: Le néant, en tant que ce néant immédiat, égal à soi-même, est de même, inversement, la même chose que l'être. Il constitue donc un moment important de son histoire. Son déploiement dialectique constitue la réalité et son devenir, et son retour à soi dans la forme de la pensée, la seule qui soit vraiment adéquate à son contenu. Hegel développe une théorie de l'histoire universelle. Cela n'empêche pas la pertinence de la division ternaire, omniprésente. Pour Descartes, les questions qui préoccupent le cartésianisme sont étrangères au beau et à l'art; dans cette école, quelques esprits se sont contentés de reproduire les traditions de l'antiquité, en particulier les idées de Platon et de saint Augustin (par exemple les traités sur le Beau de Crouzaz ou du Père André)[5]. La philosophie décrit la réalité et la reflète. L'esthétique japonaise est l'approche des notions esthétiques voisines de la beauté ou du bon goût dans la culture japonaise traditionnelle et moderne. Néanmoins, ses principales influences ont été : La phénoménologie est la « science de l'expérience de la conscience ». Il s'intéressait également à la botanique et à la physique[3]. La musique est d'essence trinitaire, ses lois dérivent du Verbe ainsi que leurs propriétés mathématiques : intervalles, modes, rythmes, etc.[18]. Par exemple, dans l'Antiquité, la musique était mise parmi les quatre sciences du quadrivium. Donc finalement la définition du mot comme synonyme de beau, de joli peut être vue comme erronée (le terme « inesthétique » ne prendrait alors de sens que lorsque l'Homme ne sera plus là pour regarder les choses). L’art a un rôle critique vis-à-vis de la société, et reste un lieu d’utopie, pour autant qu’il rejette son propre passé (conservatisme, dogmatisme, sérialisme). Par exemple, trois ouvrages de Gu Kaizhi à propos de théories de la peinture sont connus. Cao Pi (187-226) a suivi ces considérations précédentes, toutefois il n’inclut pas seulement les critères de beauté, mais également les formes artistiques. Hegel a traité à diverses reprises de ces parties de la philosophie y compris dans les écrits de jeunesse. Lors de chaque semestre d'enseignement, Hegel donne deux séries de cours. Il tient en cette qualité un discours en 1830 pour le trois-centième anniversaire de la confession d'Augsbourg. S'opposant ainsi au courant objectiviste (qui établit la vérité par un rapport à l'idée de réalité), Heidegger définit l'art comme le moyen privilégié d’une « mise en œuvre de la vérité » par l'esprit : « Ce n’est que par l’œuvre d’art, en tant que l’être qui est (das seiende Sein), que tout ce qui apparaît par ailleurs et se trouve déjà là est confirmé et accessible, élucidable et compréhensible, en tant qu’étant ou au contraire en tant que non-étant. Hegel exerça une profonde influence sur les milieux intellectuels, littéraires, scientifiques, religieux et politiques non seulement en Allemagne mais dans toute l'Europe. Il est passionnément épris de musique[49]. ), et notamment les découvertes récentes en neurosciences (fonctionnement du système nerveux : cerveau, cinq sens, etc. Cette conception de la contradiction ne nie pas le principe de contradiction, mais suppose qu'il existe toujours des relations entre les opposés : ce qui exclut doit aussi inclure en tant qu'opposé. Hegel publie dans ce contexte ses Principes de la philosophie du droit (1821), « véritable succès de librairie » selon J.-L. Vieillard-Baron, qui expose pour la première fois au public cultivé sa pensée politique développée depuis la Révolution[44]. L'histoire de la philosophie se divise en : Les Principes de la philosophie du droit, couramment nommé « Philosophie du droit », ont été publiés en 1821[69]. Esthétique. Le dialectique désigne un moment intermédiaire entre l'abstrait et le spéculatif, qui correspond en gros au scepticisme (l'art de dissoudre les opinions dans le néant), tandis que la dialectique désigne le mouvement de dissolution du fini lui-même. À l'âge de dix ans, son père lui fit apprendre la géométrie et l'astronomie. Son œuvre, postérieure à celle de Emmanuel Kant, appartient à l'idéalisme allemand et a eu une influence décisive sur l'ensemble de la philosophie contemporaine. Le retard tient à des enjeux nationaux. Le sublime est une valeur caractérisée par la dysharmonie, la dissonance, la démesure, le désordre, la dissymétrie. Il décide de devenir privat-dozent (assistant-professeur ) dans une université. Pendant ses périodes de vacances ou à des fins d'étude, Hegel entreprend des voyages : en 1819, à l'île de Rügen, à Dresde et en Suisse ; en 1822, aux Pays-Bas (il rencontre le général Carnot alors exilé en passant par Magdeburg) ; en 1824 à Vienne (Autriche) ; en 1827 à Paris; en 1829, à Carlsbad et à Prague en passant par Weimar et Iéna (où il retrouve Goethe). Dans sa définition la plus large, l'esthétique a pour objet les perceptions sensorielles, l'essence et la perception du beau, les émotions et jugements liés aux perceptions, ainsi que l'art sous toutes ses formes (musique, peinture, gastronomie, etc.) Il constitue donc un moment important de son histoire. L'esthétique correspond ainsi au domaine désigné jusqu'au XVIIIe siècle par « science du beau » ou « critique du goût », et devient depuis le XIXe siècle la philosophie de l'art. Il faut dater « l'invention » de l'esthétique du milieu du XVIIIe siècle et si l'on considère la philosophie de l'art il faut attendre le XIXe siècle (Hegel)[10]. L'art imite la nature ou bien achève des choses que la nature est incapable de réaliser. non conforme] . L'esthétique arabo-islamique, ou esthétique islamique, ne se rapporte pas exclusivement à la religion, mais à toute la pensée de la culture et du contexte islamique, et aux pratiques religieuses et profanes. Si Platon est favorable au beau, il demeure hostile à l'art et particulièrement à la poésie et la peinture. L'autre approche sémiologique analyse la médiation de l'art par la langue (parlé/écrit), notamment par l'étude du discours sur l'art (description, critique, etc.). Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le rôle de l'image est remis en question par des théologiens réformateurs qui lisent une contradiction entre le plaisir esthétique et l'ordre divin, le catholique Jérôme Savonarole à Florence qui organise la destruction des miroirs et des peintures par le bûcher des vanités, les protestants Luther qui interdit les images dans les temples et Jean Calvin qui y adjoint la chromoclastie, l'interdiction des couleurs. », « Le tableau coloré du monde est devant moi, je me tiens en face de lui et par ce comportement, je dépasse cette opposition, je fais mien ce contenu. L'esthéticien, philosophe spécialisé dans la branche de l'esthétique. Elle est en elle-même philosophique et dialectique. Dans la Critique de la faculté de juger (1790), Kant analyse la question du jugement du goût en rapport au beau et au sublime, mais également la question de la téléologie dans la nature. Derrida se moque alors gentiment « du type « lecteurs-consommateurs de Fukuyama » ou du type « Fukuyama » lui-même », rappelant dans Spectres de Marx (1993) que « les thèmes eschatologiques de la « fin de l'histoire », de la « fin du marxisme », de la « fin de la philosophie », des « fins de l'homme », du « dernier homme », etc., étaient, dans les années 1950, il y a 40 ans, notre pain quotidien[86] » ; « Cet ouvrage, écrit-il encore, ressemble souvent, il est vrai, au sous-produit consternant et tardif d'une « footnote » : Nota bene pour un certain Kojève qui méritait mieux[87]. La réflexion sur l’art est liée à la fin de l’art, au sens où cette fin est un dépassement de l’élément sensible vers la pensée pure et libre. Mais (deuxième moment) la raison découvre que les concepts dans lesquels l'entendement croyait pouvoir connaître le concret ont un défaut : ils réifient l'objet de la pensée en le faisant passer pour une chose en soi, ce qu'il n'est pas du tout. Tout étant confronté aux goûts, rien n'échappe alors à l'Esthétique, car même quelque chose que l'on trouve « laid » reste avant tout sujet à un jugement. », « Ecoutez la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe ! art symbolique, oriental, baroque, où la forme excède le contenu ; art classique, grec, classique, qui est l'équilibre de la forme et du contenu ; art romantique, chrétien, romantique, où le contenu absorbe la forme. Il prétend que rien de ce qui est humain ne lui est étranger et entend rendre compte dans son système de la totalité de ce qui a été pensé dans l'histoire. C'est donc proprement une mécompréhension de son œuvre que de la réduire à une dialectique. Les manuscrits de Hegel rattachés à cette époque témoignent surtout d'une réflexion critique sur la religion chrétienne. Le 25 novembre 1831, un journal de Stuttgart publie les derniers mots du dernier cours prononcé par Hegel (sur la philosophie du droit) : « rendre le monde extérieur partout conforme au concept de la liberté une fois reconnu, telle est la tâche des temps nouveaux[56]. Platon ne conçoit pas le beau comme quelque chose de seulement sensible, mais comme une idée : la beauté a un caractère sur-naturel, elle est quelque chose d'intelligible, qui s'adresse à la pensée. Pour les autres significations, voir, Recension de cette biographie (ainsi que de celle de Horst Althaus, 1999) publiée en 2000 par Jean-Luc Gouin dans la revue, « tous les êtres pensants ont célébré ensemble cette époque. En effet, si Hegel part d'un sujet singulier porteur de droit c'est pour mieux démontrer que ce sujet est déterminé par la place « qu'il trouve pour lui-même dans une structure ou un process social plus large et en dernier ressort historique »[69]. Hegel fait la connaissance des marchands d'art Sulpiz et Melchior Boisserée, qui exposent depuis 1810 une célèbre collection de peintures anciennes. Dans son article sur l'Exposition universelle de 1855, il critique les « professeurs d'esthétique », les « doctrinaires du beau » enfermés dans leur système et qui ne savent saisir les correspondances. En effet, avec la dialectique, ces oppositions cessent d'être figées puisque le mouvement d'une chose est d'être posée, puis de passer dans son contraire, et ensuite de réconcilier ces deux états. L'esthète, personne sensible au beau. Il dira, dans ses cours de Berlin sur la philosophie de l'histoire qu'elle fut un « magnifique lever de soleil » : « tous les êtres pensants ont célébré ensemble cette époque. Hegel donne en tous les cas une connotation philosophique spécifique aux termes qu'il emploie lorsqu'il les utilise comme des concepts ou des catégories. En 1808, il est recteur du gymnasium (lycée) de Nuremberg (aujourd'hui Melanchthon-Gymnasium). Plotin fonde ainsi l'esthétique d'œuvres symbolistes et peu réalistes, dont les exemples sont les icônes byzantines ou les peintures et sculptures de l'art roman[13]. Le sens commun ne peut pas trouver dans la philosophie ce qu'il en attend, car la philosophie est en soi un dépassement de ce sens commun et de ses fausses évidences. Développée par des philosophes et des théologiens néoplatoniciens et aristotéliciens grecs en particulier : Jean Damascène et Pseudo-Denys l'aréopagite, la théorie de l'image byzantine construit l'image comme un langage de signes et de codes[20],[21]. Partout ici l'État s'identifie pour Hegel avec le « gouvernement »[45]. Apparue dans les années 1950, l’esthétique analytique est le courant de pensée dominant dans le monde anglo-saxon. Cette réception n’est plus alors considérée comme simple perception et découverte (du savoir de l’artiste), mais comme la reconnaissance d’un savoir propre au spectateur, à sa propre culture et son milieu social (Gombrich, Arnheim). Le beau est l’Idée sous une forme sensible, c’est l’Absolu donné à l’intuition. En effet alors que chez le philosophe de Genève, la volonté est obtenue malgré les différences entre les différentes volontés, pour Hegel elle est atteinte grâce à elles[69]. L'hégélianisme interprète la longue histoire de l'humanité comme ayant un sens : c'est la liberté de l'homme progressant étape par étape. Jacques D'Hondt interprète cela comme une allusion à la franc-maçonnerie[55], à laquelle Hegel aurait appartenu comme Fichte, à côté duquel il fut enseveli, suivant ses propres vœux. Elle est publiée sous deux formes : La philosophie de la nature se divise en trois parties : La philosophie de l'esprit est la troisième partie du système de la philosophie. Il ne soupçonne pas que cette « liberté de mouvement dans le sujet » n'est rien d'autre qu'une paraphrase pour la méthode, la manière de traiter le sujet, c'est‑à‑dire la méthode dialectique. Il est également en relation avec un ami commun, le philosophe poète fichtéen et révolutionnaire Isaac von Sinclair (de). Tous trois discutent de Platon, de Kant et de Spinoza. Devant les attaques qu'il subit après sa mort de la part de la pensée conservatrice, à commencer par Schelling, puis, plus tard, par Büchner, Lange, Dühring, Fechner, etc., Marx entend défendre néanmoins l'héritage de celui que l'on traite comme un « chien crevé »[73]. « C'est seulement après avoir abandonné l'espérance de supprimer l'être-étranger d'une façon extérieure que cette conscience se consacre à soi-même. Les peuples ne se donnent pas spontanément la forme d'un État avec des lois : le passage de la famille, horde, multitude à l'État est le passage à la réalisation de l'idée. Elle introduit à un Système de la science à paraître dont elle constitue la première partie, lorsqu'elle est publiée par Hegel en 1807. », l'auteur du Contrat social passant alors pour son héros[11]. D'une manière générale, les spéculations pythagoriciennes sur les nombres jouent un grand rôle non seulement pour mesurer les rythmes musicaux, mais aussi et surtout pour définir les proportions architecturales[19]. On a accusé Hegel de quiétisme. Il rédige de nombreuses notes de lecture concernant la littérature, l'esthétique, la physiognomonie, les mathématiques, la physique (théorie des couleurs), la psychologie, la pédagogie, la théologie et la philosophie. C'est sur l'invitation de son disciple français Victor Cousin que Hegel se rend à Paris (qu'il appelle la « capitale du monde civilisé »). L’esthétique du Moyen Âge reprend les principes du néoplatonisme en les rattachant au modèle théologique du christianisme. L'art est une objectivation de la conscience par laquelle elle se manifeste à elle-même. La première publication de Hegel concernera d'ailleurs la situation politique des habitants du pays de Vaud qui se révoltent en 1797 contre la domination du gouvernement de Berne avec l'appui de la France. » Par cela, il en vient à penser que « chacun a son goût particulier ». Son œuvre, postérieure à celle de Emmanuel Kant, appartient à l'idéalisme allemand et a eu une influence décisive sur l'ensemble de la philosophie contemporaine. Toutefois à la différence d'autres philosophies politiques modernes telle celle de John Locke ce sujet n'est pas l'atome de base de la société. ‑ poor deer [pauvres bêtes], s'accordent à dire qu'ils l'ont depuis longtemps enterré. Dans le De re aedificatoria, il s'inspire du Timée pour établir les principes de la construction. 1). S'interrogeant sur la nature du sentiment esthétique, Kant observe que pour la perception de l'agréable, chaque personne reconnaît que ce sentiment n'a de valeur que pour sa propre personne, et qu'il n'est pas possible de contester le plaisir ressenti par l'autre : « quand je dis que le vin des Canaries est agréable, je souffre volontiers qu'on me reprenne et qu'on me rappelle que je dois dire seulement qu'il est agréable à moi. Elle est donc une théorie d'un certain type de jugements de valeur qui énonce les normes générales du beau. Première, semestre 1 Les pouvoirs de la parole Période de référence : De l’Antiquité à l’Âge classique. Kant remarque que seuls les Allemands utilisent le terme esthétique au sens de critique du goût dont il n'est pas question pour lui[27]. Hegel se destine à la théologie et entre à l'âge de dix-huit ans au séminaire de Tübingen (appelé Stift) pour entreprendre ses études universitaires. Pour Hegel, dans l'échange chacun donne à l'autre ce qu'il veut et par là même se reconnaissent propriétaires ou pour parler de façon plus hégélienne comme porteurs de la valeur inaliénable attaché à la chose. (Schopenhauer dit : « Hegel met les mots, le lecteur doit trouver le sens » ou encore, à propos de sa philosophie « encore un rêve de dément, issu de la langue et non de la tête » (cité par Karl Popper, dans La société ouverte et ses ennemis, tome 2.) Il enseigne son système de la philosophie (Encyclopédie philosophique) dans les dernières classes sous la forme d'une propédeutique (une forme d'introduction). (La Science de la logique[réf. En France, Diderot et les Encyclopédistes reprennent des idées similaires. De plus, ce domaine d'étude est également désigné par des termes synonymes ou proches[6]. Pour Socrate, le beau et le bien sont mêlés. Cette volonté de clôture de l'histoire a engendré des critiques, en particulier pour Karl Marx, qui y voyait plutôt l'accomplissement de l'État bourgeois. Lorsqu'il écrit : « ce qui est rationnel est réel, et ce qui est réel est rationnel » cela semble légitimer la situation de fait et témoigner publiquement d'une attitude de servilité à l'égard du pouvoir. Il y affirme notamment qu'il ne peut pas exister d’autres planètes dans le Système solaire que celles déjà connues, et ce juste avant la découverte de Cérès, alors considérée comme telle, ce qui suscita des moqueries. Friedrich Hegel, Introduction à l’esthétique, chap. Les périodes du bonheur sont des pages vierges en elle car elles sont les périodes de concorde où l'opposition fait défaut. Benedetto Croce est le neveu de Spaventa; il voit dans la méthode dialectique l'essentiel de la philosophie hégélienne. Par exemple, le mot allemand Aufhebung unifie les significations contradictoires de « suppression » et de « conservation » et c'est pourquoi il est employé pour décrire le processus dialectique. Et Jean Jaurès reconnaît, en 1892, Hegel comme précurseur du socialisme[75]. Ils fondent ensemble le Journal critique de philosophie (1802-1803) qui prend fin avec le départ de Schelling pour Wurtzbourg en 1803.