De retour à Uruk, Gilgamesh reçoit les avances de la déesse Ishtar, mais il les rejette violemment. Les excès des débuts de son règne servent aussi à contraster avec la sagesse avec laquelle il a exercé sa fonction après ses aventures, instaurant un ordre juste après avoir été dans un premier temps un roi à la conduite peu recommandable[100]. Gilgamesh « lave comme neige sa tignasse. Ils leur ont assigné la mort, Du reste, le changement de ton de cette version par rapport aux précédentes, avec sa méditation sur la condition humaine et la sagesse, le rapproche des récits de littérature sapientiale qui datent des derniers siècles du IIe millénaire av. Ninsun demande ensuite à Enkidu d'assurer la protection de son fils. Tout à coup, il ne reste plus rien ! C'est un personnage vigoureux, égal à Gilgamesh. Revêtus, comme des oiseaux, d'un accoutrement de plumage, Au douzième jour Enkidu maudit à nouveau son destin auprès de Gilgamesh, puis s'éteint dans un passage non retrouvé, à la fin de la tablette[78]. Parmi ces récits, plusieurs relatent des faits repris dans l’Épopée de Gilgamesh, dont la première mouture a manifestement été rédigée après, ou bien ayant un lien avec ses thématiques sur la mort. La première traduction en anglais, partielle, est publiée en 1898 par Morris Jastrow dans son The Religion of Babylonia and Assyria, une synthèse de grande importance dans la redécouverte de la religion mésopotamienne. Rien, tu entends ! et apporte-les-moi », « Écarte-toi du bord, et prends la première perche ; tes mains ne doivent pas toucher l’Eau-mortelle. Dans son édition de 2003, A. George recensait en tout 184 fragments de la version standard qui, une fois certains joints entre eux, constituent 116 pièces issues de 73 manuscrits[35], auxquels il convient d'ajouter un fragment contenant un passage de la cinquième tablette présentant des passages jusqu'alors inconnus, retrouvé dans le musée de Sulaymaniyah et édité en 2014[13]. Enkidu, encore plus troublé et déprimé, alité, fait à nouveau un rêve funeste qu’il détaille à Gilgamesh. Mais la décision divine, en principe secrète, est révélée par le dieu-sage Ea à Uta-napishti, roi de Shuruppak, qui lui dit de construire un grand bateau où il embarque sa famille, ses richesses, des animaux de toute sorte, et des spécialistes de divers métiers. Une partie de ces adaptations est illustrée, surtout lorsqu'il s'agit de publications pour la jeunesse. Quelques-uns disaient même: Veuillez choisir un nouveau mot de passe et indiquer le code secret qui vient d'être envoyé sur votre email, - Découvrez des livres proches des vos goûts, - Partagez votre passion avec d'autres lecteurs, Erreur, vérifiez vos nom d'utilisateur et mot de passe. Gamin de la rue abandonné mais volant au secours des Le récit commence par présenter Gilgamesh, roi de la cité d'Uruk, personnage sans égal par sa force et sa prestance, mais qui se comporte de façon tyrannique envers ses sujets, qui s'en plaignent aux grands dieux. Les hauts faits du roi d'Uruk, bien connus par la tradition mésopotamienne, sont également rappelés dans le prologue : son règne à Uruk, la construction de ses murailles, du temple d'Ishtar, ses qualités de meneur d'homme et de guerrier[99]. Ils sont contemporains des plus anciens fragments connus de la première version akkadienne de l’Épopée, mais il est généralement estimé que leur contexte de rédaction originel est celui de la troisième dynastie d'Ur (ou Ur III, v. 2112-2004 av. Enkidu part donc en direction d'Uruk avec la courtisane, qui l'accompagne vers un campement de bergers, où il suscite l'émerveillement des locaux par sa stature qui égale celle de Gilgamesh. Une fois soûlé du plaisir (qu')elle (lui avait donné), Plusieurs fragments de l’Épopée de Gilgamesh sont connus pour la période médio-babylonienne (v. 1500-1200 av. Ne connaissant ni concitoyens, ni pays, L'épopée de Gilgamesh Adapté et raconté par Pierre-Marie Beaude. Mais c’est dans le roman de Victor Hugo, Les Misérables, qu’il a commencé à battre le pavé. Le début de l’œuvre, préservé dans un fragment de Philadelphie, indique que son incipit était « Celui qui surpasse les autres rois » (šutur eli šarrī), les premiers mots d'une œuvre ayant valeur de titre dans la Mésopotamie antique[29]. Il lui explique aussi pourquoi il est venu le trouver et les difficultés qui furent les siennes pour arriver jusqu’à lui. L’épopée de Gilgamesh est un texte provenant de la Mésopotamie ancienne. L’épopée de Gilgamesh et l’astrologie. Cette traduction intégrale de l'épopée de Gilgamesh est le résultat d'un long travail effectué en commun depuis 1967, à partir d'une première traduction élaborée à l'Ecole biblique depuis 1945. Cela renvoie au contexte culturel de cette période, durant laquelle l'akkadien est lingua franca dans les relations internationales sur un espace allant de l’Égypte et l'Anatolie jusqu'à l'Iran actuel, et est donc enseigné dans des écoles scribales de ces régions, enseignement qui s'accompagne de la diffusion de textes littéraires mésopotamiens. Absolument rien. Que son visage s'assombrit : Des survivances possibles des aventures de Gilgamesh ont été relevées dans plusieurs textes de la littérature de l'Antiquité récente, qui témoignent certes de la continuité de la figure de Gilgamesh, mais ne présentent pas vraiment de ressemblances avec ses aventures dans l’Épopée qui permettent d'envisager une influence littéraire de celle-ci[151]. Se réservant l'immortalité à eux seuls ! Ne (me faudrait-il) pas ressembler à Enkidu ? L’Épopée de Gilgamesh est un récit épique de la Mésopotamie. La vie, ils l'ont gardé pour eux. En 2018, les Dixon ont fait paraître leur version complète de l’œuvre[179]. Cette tâche est poursuivie par l'assyriologue allemand Paul Haupt, qui publie en 1884 Das Babylonische Nimrodepos (« L'Épopée babylonienne de Nimrod »), une édition des tablettes du British Museum alors connues, sans traduction. Quand les dieux ont créé les humains, ils leur ont fait cadeau de la mort. Six jours et sept nuits, Enkidu, excité, Au bout du septième jour, Uta-napishti secoue Gilgamesh pour qu’il se réveille. J.‑C. L’Épopée de Gilgamesh connaît rapidement après sa redécouverte un certain écho, en raison de ses liens avec le récit biblique (notamment dans le contexte de la controverse allemande « Babel und Bibel » au début du XX e siècle, questionnant la nature et l'ampleur de la dette biblique envers l'héritage babylonien [163]), également son aspect épique, qui fait qu'on l'a tantôt présentée comme une « Iliade de Babylonie » [164] ou comme une « épopée … Cependant, l'appareil nocturne d'une noce avait été mis en place, J.‑C. — Version paléo-babylonienne, fragments de Berlin et Londres., traduction de J. Bottéro[133]. Dieu aux deux tiers, « (On voit) d'emblée, disaient-ils, (que) c'est un beau gaillard ! L’épopée de Gilgamesh est la plus ancienne œuvre littéraire actuellement connue. Puis Gilgamesh se rend au palais avec Enkidu, pour rencontrer sa mère Ninsun et l'informer de leur voyage et de leur combat à venir contre Humbaba[55]. Uta-napishti lui reproche d’exagérer son désespoir, lui rappelle sa position suréminente et heureuse parmi les hommes ainsi que ses devoirs de souverain. ». de sagesse, L'(entier) domaine d'Uruk. Tous ses labeurs ! Uta-napishti lui apprend l'existence d'une plante de jouvence, lui permettant de prolonger sa vie, lot de consolation pour ne pas pouvoir obtenir la vie éternelle. Au départ hésitant devant le pain et la bière qui lui sont proposés, il se fait rapidement à sa nouvelle vie, servant de pâtre pour les bergers, illustration définitive du fait qu'il a quitté le monde animal[49]. ), cerfs (et) guépards, Écrite vers 1700 avant Jésus Christ et retrouvée sous forme de tablettes d'argiles, L'Épopée de Gilgamesh raconte les hauts faits du roi de la ville d'Uruk. J.-C.[152]. Abondamment velu par tout le corps, La foule se pressait devant lui, Pleurez-le, ô Anciens, parmi les larges rues d'Uruk-les-clos ! J.-C.), mais il n'y a aucune attestation directe pour confirmer cela. Le contexte hittite est particulier en cela que l’Épopée de Gilgamesh y est adapté en deux langues parlées en Anatolie à cette période, à savoir le hittite et le hourrite. Il nous (en) a (même) appris Scrutes-en les fondations ! Tandis que les Dieux infernaux, brandissant des torches, [Au cri] du francolin, la forêt jubile pleinement. Il ne s'agit sans doute pas tant d'une critique de la royauté et du héros, que d'une autre manière de le rendre plus humain, imparfait, avant un récit qui alterne la description de ses exploits et de ses échecs, de ses joies et de ses souffrances. Au premier rai de lumière de l'aube Gilgamesh se lamente et pleure sur Enkidou. Puis, de nouveau, Sumer l'emporte sur Akkad. Déambuler sur les remparts d’Uruk ! Tandis qu’il saisit le Taureau par la queue, Gilgamesh plonge son glaive entre la corne et la nuque. emportés au courant, Après cette première initiation au monde des humains, les animaux ne reconnaissent plus Enkidu comme un des leurs. George une référence à l'Abîme (Apsû), le domaine où réside Ea, dieu de la sagesse de la Mésopotamie. Gilgamesh est parti à travers la steppe, faisant renouer l’Épopée avec le monde sauvage d'où vient Enkidu. Il ne pouvait, ni avancer, ni reculer, Rejoindre Uta-napishti, Uta-napishti se décide à révéler à Gilgamesh comment il a obtenu de l'assemblée des dieux l'immortalité, information qu'il présente comme un « mystère », un « secret des dieux ». Après cette présentation élogieuse, le récit à proprement parler bascule sur la description de la tyrannie exercée par Gilgamesh à Uruk, et du fait que ses sujets se plaignaient de ses excès auprès des dieux. La version du 12 février 2020 de cet article a été reconnue comme «, Résumé succinct de la version « standard » de l’, Première tablette : éloge de Gilgamesh et apparition d'Enkidu, Troisième tablette : les préparatifs pour la Forêt des Cèdres, Quatrième tablette : le voyage vers la Forêt des Cèdres, Cinquième tablette : le combat contre Humbaba, Sixième tablette : Ishtar et le combat contre le Taureau céleste, Huitième tablette : les funérailles d'Enkidu, Neuvième tablette : le désespoir et l'errance de Gilgamesh, Dixième tablette : Gilgamesh au bout du monde, Onzième tablette : l'impossible immortalité, et le retour à la vie normale, Douzième tablette : Gilgamesh et les Enfers, Une réflexion sur les limites de la condition humaine, « Ce seront pour le pays d’Uruk sept années de famine ! La Mort, que personne n'a vue, Extrait de documentaire. En revanche, certains récits d'époque antique et médiévale, sans renvoyer clairement au nom de Gilgamesh, présentent suffisamment de similitudes avec des passages de l’Épopée pour qu'une influence, même lointaine, ait pu être envisagée. Gilgamesh mobilise les artisans d'Uruk et leur fait confectionner une statue d’Enkidu, d’or et de pierres précieuses, et sélectionne dans son Trésor les offrandes funéraires qui lui sont destinées. [...] se répondent les uns aux autres, le bruit était un vacarme incessant, C'est l'époque, vers 21OO avant J.-C., où la fusion de ces deux cultures, de ces deux pensées dont aucune n'a perdu sa spécificité, donne Elle a été traduite en hittite et en hourrite. L'angoisse J.-C. Écrite en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile, elle relate les aventures de Gilgamesh, roi d'Uruk, peut-être un personnage ayant une réalité historique, mais en tout cas une figure héroïque, et aussi une des divinités infernales de la Mésopotamie ancienne. Ils le tuent et offrent son cœur à Shamash[71]. Il parvient finalement aux Monts Jumeaux, qui sont franchis chaque jour par le Soleil, marquant le lieu où il passe du monde souterrain à la surface terrestre. Sa première partie relate les exploits de Gilgamesh et de son compère Enkidu, qui triomphent du géant Humbaba et du Taureau céleste, ce dernier suscité contre eux par la déesse Ishtar dont le héros a rejeté les avances. À la Demeure dont les habitants sont déprivés de lumière, Le déroulement des funérailles est cependant mal connu en raison des nombreuses lacunes du texte : un grand banquet funéraire est tenu, le peuple d'Uruk participant aux déplorations, des offrandes sont faites aux divinités infernales afin d'assurer qu'Enkidu trouve un bon accueil dans l'Au-delà, et une prière semble adressée à Shamash[80]. Le combat se solde par le respect mutuel des deux gaillards, qui se lient d'amitié. C'est également la plus développée, sur douze tablettes dans sa version finale, l’Épopée à proprement parler se déroulant sur onze tablettes, la douzième étant comme vu plus haut un supplément ajouté tardivement, développant un récit à part, et ne doit sans doute pas être considérée comme une partie de la version standard. Ce jour là resta mémorable dans l'histoire d'Ourouk et dans la mémoire de ses habitants. Avec un carnet de lecture par Pierre-Marie Beaude et Évelyne Dalet. C'est donc un personnage à l'aspect humain mais qui ne connaît rien de la civilisation, vivant au milieu des animaux et se comportant comme eux : (Et c'est là), dans la steppe, Concernant l’Épopée, les tablettes du IIe millénaire av. En courant la steppe. Uta-napishti lui montre les sept rations de pain à ses pieds dont la plus ancienne est durcie et la dernière juste à point pour lui démontrer que sept jours se sont écoulés[88]. (donc l'époque supposée de rédaction de la version standard) aux relations entre les hommes et les dieux (par exemple le Ludlul bel nemeqi, le Dialogue du pessimisme), au fait les hommes ne comprennent pas toutes les décisions divines, qui leur restent impénétrables, et sont donc renvoyés à leur condition inférieure à celle d'un dieu et incités à mener une vie pieuse sans jamais douter des volontés divines[39],[109]. — Tablette VI de la version standard, traduction de J. Bottéro[68]. Il décide d’aller trouver Uta-napishti, héros du Déluge devenu immortel afin d’apprendre de lui les secrets de la vie sans fin. Gilgamesh La version paléo-babylonienne (« babylonien ancien ») de l’Épopée de Gilgamesh est la plus ancienne version de l’œuvre connue, et manifestement la première. L’épopée de Gilgamesh a influencé plusieurs mythes grecs, via les Phéniciens. Dans l’Épopée, Gilgamesh est présenté sous des aspects assez contrastés, comme en témoigne le prologue, et d'une manière générale la première tablette. La fin des années 1950 voit le début de nombreuses adaptations de l’Épopée de Gilgamesh sous la forme de romans historiques dans différents pays. [...] chantent une chanson, faisant la ... flute fort. J.‑C. Par ailleurs, un texte retrouvé en Assyrie datant du IXe siècle av. L'Épopée ayant été rédigée par des hommes pour une audience masculine, leur rôle est alors plutôt défini en fonction des attentes des personnages masculins[126], et semble du reste être minoré par les versions récentes par rapport aux plus anciennes, ce qui semble indiquer un renforcement du pouvoir d'action des personnages masculins[127]. La question de savoir si le personnage de Gilgamesh a effectivement existé n'est pas réglée en l'absence de preuves directes. Son image familière est devenue un symbole de la ville qui l’abrite : Paris. L'incipit de la version standard, ša naqba imuru en akkadien, définit Gilgamesh comme « celui qui a tout vu », ou bien, selon une autre lecture du terme naqbu, qui signifie la « totalité » mais désigne aussi le domaine des eaux souterraines, comme « celui qui a vu la profondeur », ce qui serait alors selon l'interprétation d'A.